jeudi 27 septembre 2007

Une belle plâtrée de merde


Je m’appelle Amande.
D’aucuns pourraient dire que je suis amère, et malgré un goût détestable en matière de calembours, ils n’auraient pas tout a fait tort. Je peux remercier ma soixantehuitarde de mère pour ce prénom qui assure que je marque les esprits.
Le 16 juillet de l’année dernière il m’est arrivé une chose horrible. Je pourrais dire que ma vie a volé en éclats devant mes yeux, que j’ai senti le sol se dérober sous mes pieds ou utiliser un lieu commun du même type tiré de littérature de gare. Mais non. Ce qui s’est vraiment passé c’est que la vie m’a offert une belle plâtrée de merde. Et copieuse avec ça. J’avais la bouche trop pleine pour pouvoir remercier le chef qui m’avait concocté ce mets de choix.

J’ai lu un jour que quitter le domicile et « son » Homme quand on le découvrait infidèle était une manifestation de grande fragilité car elle dénonçait un cruel manque de confiance en soi et une impression de territorialité qui s’étendait au vil félon.

Et alors, quoi ?
Est-ce mal de sentir que l’on se brise en mille débris, quand l‘Homme élu, celui auquel on tient le plus au monde, celui qui devait nous sauver des avanies du célibat trentenaire et urbain, qui nous a choisies après des années de petites vexations, de rendez-vous ratés et de relations stériles, quand cet Homme nous bafoue et nous place devant l’évidence : contrairement à ce qu’il nous a fait croire pendant de longues années, nous sommes remplaçables. Et fissa de surcroît. Pour moins bien que nous, en plus. C’est du moins la fausse impression généralement ressentie par la femme bafouée car, si l’Homme nous remplace, c’est que finalement on devait bien se leurrer sur notre pouvoir d’attraction. Ou plutôt, de rétention.

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