jeudi 27 septembre 2007

La truie

Le plus dur quand on se fait larguer comme une merde, c’est qu’on ne comprend pas.

Je ne pouvais pas comprendre comment, malgré ses déclarations d’amour et d’engagement, en dépit d’une légère réticence a officialiser notre union, il avait pu passer si facilement à « autre chose ». Entendez par là une petite grosse sanglée dans des vêtements « fashion » souffrant d’un cas grave de dysmorphophobie inversée. L’ayant croisée au détour d’une poubelle un jour ou je venais chercher mes dernières affaires, j’ai pu voir en face le machin : la nouvelle s’habillait comme une brindille de 14 ans et 42 kilos.

Bienheureusement, elle poussait vers la trentaine et frisait le quintal.
Les arguments sus mentionnés étaient compressés dans les empiècements(normalement dévolus aux seins) d’un t-shirt bon marché bleu criard, donnant l’impression que celle-ci était pourvue de quatre mamelles au lieu de deux.

Les louables efforts consentis par le t-shirt pour contenir toute cette viande l’étiraient au maximum de ses capacités. L’effet rendu rappelait étrangement un rôti de porc étroitement emballé dans un sac poubelle. La nouvelle me toisa du haut de son 1,50m, se tordant le cou au passage, puis se dirigea vers l’appartement de l’Homme en reniflant dédaigneusement, ce qui me découragea de tirer à bourrelets roses sur la pathétique créature. Sa ressemblance avec une truie éveillait dans mon esprit bien trop d’images de son corps tressautant au sol, carotide tranchée, roulant des yeux fous pendant qu’elle se noyait dans son propre sang.

Le machin se rengorgeait visiblement d’avoir gagné, elle était la meilleure, on avait largué pour elle. Je la laissai passer sans même lui fiche un coup de coude a la tempe, mes fantasmes de vengeance me suffisant amplement. Je jouais de malchance, le commissariat n’était qu’a deux pas, impossible de commettre quelque forfait sans que les shmits accourent, alertés par la concierge portugaise.

Et puis le sang, ça tache et les truies ça gueule.

Aucun commentaire: