jeudi 27 septembre 2007

Une belle plâtrée de merde 2

J’ai claqué des portes, brisé des vitres, me tailladant bras et jambes au passage, j’ai supplié l’Homme a genoux, qu’il revienne sur son incompréhensible décision.

Il m’a opposé un visage boudeur, totalement indifférent à mes épanchements. Je me suis traînée a ses pieds, cœur et corps déchirés, je lui ai montré le visage nu et grimaçant de ma douleur et le sang sur mon corps. Il daigna remplacer son masque flegmatique par une expression de gêne.
Après tout les voisins risquaient de m’entendre et cela ternirait son image lisse de poupon attardé, étudiant en droit de bonne famille !
Une moue boudeuse tordait ses lèvres pleines, et son front habituellement si lisse était barré d’un gros pli transversal. Il semblait étonné et embarrassé par mes épanchements. Ces cinq ans passés ensemble étaient indubitablement quantité négligeable, et l’Homme regrettait une fois de plus de s’être accointé avec la furie échevelée et bafouillante au visage plein de morve qui bramait depuis le tapis de l’entrée où elle s’était pelotonnée.

Y avait pas mort d’homme, des filles se font quitter tous les jours, pourquoi celle-ci n’acceptait elle pas gentiment son sort pour se casser dare-dare ?
Il n’avait pas que ça a faire, l’Homme, ménager la chèvre et le chou, calmer une néo-ex hystérique en lui demandant de quitter rapidement les lieux tout en confortant la nouvelle sur ses intentions plus que louables envers elle.

Que la chèvre n’ait nulle part ou aller, car elle avait quitté appartement et ville de province pour ses petits yeux était une broutille. Elle a des copines, la chèvre, elle ne va pas dormir dans la rue, non ? On ne peut pas prendre sur son dos tous les malheurs du monde, il faut savoir penser a soi, non ? Allez, il était bon prince, il se proposait de payer l’hôtel pour une nuit si elle acceptait de s’en aller tout de suite, le spectacle de sa déchéance le mettait mal à l’aise.
Ce tapage était un tantinet vulgaire, et si peu convenable.

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